Jacques Liesenborghs est licencié en philosophie et lettres. Enseignant puis directeur du Collège Cardinal Mercier de Braine l'Alleud, il se tourne ensuite vers l'enseignement professionnel, à l'Atelier Marollien de Bruxelles. Là, il travaille avec des jeunes en situation d'échec. Professeur d'école normale, il devient ensuite sénateur. Il est le co-fondateur de la Confédération Générale des Enseignants, mouvement pédagogique devenu depuis "Changement pour l'Egalité".

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Quelle est l'origine de votre réflexion/de votre attention  sur les difficultés des enfants à l'école ?

Quand je suis devenu directeur du Collège Cardinal Mercier à Braine l’Alleud, j’ai été estomaqué par l’importance des échecs …en milieu très favorisé ! et de la nécessité de développer des actions pour que ça change.

Votre expérience professionnelle vous a amené(e) à rencontrer de nombreux enfants en difficulté dans le contexte scolaire.  Pourriez-vous citer 3 caractéristiques communes à tous les enfants qui vivent cette réalité ?

  • la perte de confiance et d’estime de soi
  • le peu de sens des activités scolaires pour eux
  • le manque de méthode de travail


Vos représentations de cette problématique ont-elles évolué dans le temps ?  Grâce à quoi ?  ... à qui ?

Elles n’ont cessé de se préciser (et ce n’est pas fini !) grâce à l’écoute des victimes et de leurs parents. Grâce aussi à des formations et lectures d’enquêtes sur le sujet.


A votre avis, l'école fait-elle partie du problème ?

Elle est bien sûr un des éléments majeurs du problème.

Comment appréhendez-vous la situation d'un enfant en difficulté à l'école ?  Quelles sont vos premières clés de lecture de cette difficulté ?

Dans pas mal de cas, cela se manifeste par des expressions de violence, soit en classe, soit à l’égard de condisciples.


Qu'avez-vous appris, par votre expérience, qui pourrait aider les enseignants à mieux appréhender la réalité de ces enfants et les guider dans leur travail d'accompagnement de ceux-ci ?  


C’est par le travail en équipe et la formation que l’on progresse le mieux.
Evidemment, il faut avoir la conviction que l’on peut changer et que le problème et sa solution (fût-elle partielle) dépend pour une part de notre action.  


Pouvez-vous témoigner d'une réussite dans votre travail d'accompagnement d'enfants en difficulté ?


Avec de grands adolescents ou des jeunes dans l’enseignement supérieur, ce fut surtout un travail de persuasion : "tu es capable".


Si vous pouviez disposer d'une baguette magique pour changer une seule chose dans l'école, que changeriez-vous ?


Organiser systématiquement et régulièrement un travail d’équipe dont l’objectif serait de sortir les élèves en difficultés de leur situation.
Est-ce qu’on a tout essayé ? Comment ils font ailleurs ?


Si vous n'aviez qu'un seul conseil à donner aux enseignants confrontés à l'accompagnement au quotidien d'enfants en difficulté à l'école, que leur diriez-vous ?

Ne jamais vous décourager !
Mais aussi rester serein et modeste : tout ne dépend pas de nous. Au bout du compte, c’est le jeune qui se prendra en mains, mais nous lui aurons proposé tous les outils possibles et imaginables. Sans relâche.


Jacques Liesenborghs, mars 2010