Maryline Léonard est directrice de l'école fondamentale Ste Thérèse de Gouvy

Daniel Pennac
répond à nos questions
Sophie Barbieux
répond à nos questions
Sophie Chiaramonte
prend la parole
Vincent Avart et Nancy Verdonc
prennent la parole
Maryline Léonard et son équipe répondent à nos questions
Quelle est l'origine de votre réflexion/de votre attention  sur les difficultés des enfants à l'école ?

La présence d’enfants en difficulté dans nos classes.
Les différences de niveaux entre les enfants (certains, face à des consignes simples, n’arrivent pas à réaliser leur travail)
La mise en place de différenciation.



Votre expérience professionnelle vous a amené(e) à rencontrer de nombreux enfants en difficulté dans le contexte scolaire.  Pourriez-vous citer 3 caractéristiques communes à tous les enfants qui vivent cette réalité ?

  • Manque de confiance en soi (très présent).
  • Le milieu social ou familial pour certains mais c’est variable (enfant non suivi, non soutenu, manque de stimulation, situation familiale difficile, …).
  • Une difficulté de concentration ou désintérêt.

Vos représentations de cette problématique ont-elles évolué dans le temps ?  Grâce à quoi ?  ... à qui ?

Grâce aux observations spécifiques.
Grâce à la rencontre de différents enfants en difficultés (+ d’expérience).
Grâce aux projets d’intégration, aux aides extérieures (PMS, logopèdes, conseil pédagogique).
Grâce à l’acceptation des différences et l’enrichissement que celles-ci apportent.
Grâce aux partages entre nous.


A votre avis, l'école fait-elle partie du problème ?

En partie.
Le système scolaire peut être à la base du problème (cotation, réussite ou échec, trop d’élèves pour un seul prof, un encadrement non polyvalent …).

L’école est aussi un endroit qui amène des solutions, un suivi, un accompagnement mais on ne sait pas tout solutionner.



Comment appréhendez-vous la situation d'un enfant en difficulté à l'école ?  Quelles sont vos premières clés de lecture de cette difficulté ?

Beaucoup d’observations, bien cibler les difficultés.
Instaurer un climat de confiance, un climat où l’erreur est permise.
Le partage entre collègues.
Partenariat avec les parents et d’autres aides extérieures.

Qu'avez-vous appris, par votre expérience, qui pourrait aider les enseignants à mieux appréhender la réalité de ces enfants et les guider dans leur travail d'accompagnement de ceux-ci ?  

Etre patient, ne pas l’enfermer dans une image négative.
Observer les modes de fonctionnement, d’apprentissage. Savoir d’où on vient, où on va. Cibler des objectifs clairs. Privilégier les manipulations, la verbalisation.
Valoriser énormément l’enfant.
L’accepter dans ses différences, lui faire confiance.
Etre exigeant tout en étant
« aimant ».

 
Pouvez-vous témoigner d'une réussite dans votre travail d'accompagnement d'enfants en difficulté ?

OUI ! Constater qu’un enfant en difficulté évolue, se sent en confiance, a envie d’apprendre malgré ses difficultés est une réussite.
Le voir venir à l’école avec le sourire, s’apercevoir qu’il a repris goût à l’apprentissage. Qu’il est accepté et aidé par les autres de la classe.

Si vous pouviez disposer d'une baguette magique pour changer une seule chose dans l'école, que changeriez-vous ?

Une équipe pluridisciplinaire pour encadrer une classe de max 15 enfants.

 
Si vous n'aviez qu'un seul conseil à donner aux enseignants confrontés à l'accompagnement au quotidien d'enfants en difficulté à l'école, que leur diriez-vous ?

Un enfant qui est encouragé, valorisé, en qui on croit, qui peut se tromper, est un enfant qui apprend mieux.


Maryline Léonard et son équipe, février 2010