Quand l'évaluation fait débat

Un soir de mai 2010 ...

L’invitation l’annonçait, au travers d’affiches présentes un peu partout dans l’école : la dernière rencontre avec les parents aborderait l’évaluation.


Vers 17 heures, une petite cinquantaine de parents se rassemblent dans la salle d’éducation physique de l’école où la directrice les accueille. Elle rappelle au groupe l’intention des rencontres organisées et précise à nouveau celle de la soirée.

Après ce bref mot d’accueil, chaque parent reçoit un petit papier de couleur qui permettra de constituer les groupes de parents et d’identifier l’enseignant à suivre, qui en sera l’animateur d’un soir.
Ces papiers étant distribués de manière aléatoire, chaque personne se trouve donc dans un groupe composé de parents qui lui sont peut-être inconnus. L’enseignant( e ) et le local où se passe la rencontre lui sont peut-être inconnus également. Mais peu importe : le discours tenu est le même dans tous les groupes et permet de renforcer, auprès des parents, l’idée d’une équipe soudée, d’un réel continuum pédagogique.

Le petit groupe (une quinzaine de parents) s’installe autour de tables rassemblées afin de permettre à tout le monde de se voir.
La rencontre commence par un
brainstorming autour du mot « évaluation ». Sans entrer dans le débat, l’institutrice-animatrice prend note de toutes les idées des parents. La barrière de la langue n’existe pas : certains parents sont accompagnés d’un membre de leur famille qui leur sert d’interprète.
L’enseignante propose ensuite
trois activités pour mettre les parents en action :
  • Un jeu (Hali Gali), proposé par groupes de 4, afin de faire émerger l’idée de non-compétition en classe.
  • La découverte d’un portefeuille de documents présentant les traces écrites d’un enfant de 10 ans au cours d’une démarche de recherche, en sciences. Ceci afin d’approcher l’idée d’évaluer des démarches, des comportements, et non un produit fini.
  • Une petite séance de dessin : reproduire la statue « La porteuse d’eau », puis observer les productions d’enfants, pour la même activité et en conclure qu’il faut évacuer toute subjectivité dans l’évaluation.
Presque deux heures plus tard, le petit groupe liste ce qu’il a appris et retenu de la rencontre :
  • « Evaluer ses élèves, c’est s’évaluer soi-même (enseignant)»,
  • « Evaluer, c’est prendre une photo »,
  • « Evaluer c’est pour mieux accompagner et ne pas juger »,
  • « Evaluer, c’est …. »

Une maman se porte volontaire pour prendre note de ceci et être la porte-parole du groupe un peu plus tard.


La soirée de rencontre s’achève par un retour en grand groupe dans la salle d’éducation physique. Là, chaque porte-parole fait part de ce qui a été décidé de retenir et de communiquer par chacun des petits groupes de parents. Chacun écoute, prend des notes, retient, comprend, se pose des questions et repart à la maison avec un tas de richesses découvertes à l’école de son enfant …