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Quelle seraient, selon vous,
les bonnes pratiques (ou les outils) à mettre en œuvre pour aider tous les enfants à entrer dans le métier d'élève ?
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Il s’agit de mettre œuvre toutes les pratiques favorisant la prise de conscience par les élèves des enjeux qui se cachent derrière les activités et les tâches proposées. Le moment de synthèse, c’est-à-dire le moment de clôture de l’activité, est un des moments clés.
  • Que devions-nous faire ?
  • Quelle était la consigne ?
  • Y sommes-nous parvenus ?
  • Comment avons-nous procédé ?
  • Y avait-il plusieurs moyens de parvenir à réaliser la tâche ?
  • Qu’est-ce que nous avons appris ?
  • Pourquoi est-ce important d’apprendre cela ?

Ces questions peuvent être posées et débattues avec les élèves et ce dès la maternelle. Avec les plus petits (en 1
ère maternelle), c’est plutôt l’enseignant qui va ponctuellement verbaliser en décrivant les démarches observées et mettant des mots sur ce qu’on est occupé à faire et pourquoi. Avec les plus grands (2ème et 3ème maternelles), l’enseignant peut discuter de cela avec eux soit en collectif soit en petit groupe.

Christine Caffieaux

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Organiser les espaces scolaires de façon fonctionnelle pour rendre lisible le travail scolaire (les affichages par exemple ont un rôle actif à jouer or, ils sont le plus souvent passifs. Installer des pôles, des lieux, dédiés aux disciplines fondamentales), être attentif au choix des tâches (qui peuvent clarifier ou non les objectifs d’apprentissage), à l’énoncé des consignes et surtout à l’évaluation qui peut donner du sens aux apprentissages visés plutôt que d’avoir à sanctionner la seule réussite.

Marie-Thérèse Zerbato-Poudou

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La responsabilisation et la réflexivité.


Etre responsable, c’est assumer les choix que l’on a fait, faire preuve de sérieux et rester fidèle à ses engagements, même quand ceux-ci ne suscitent pas des émotions agréables. Ne pas être responsable, c’est être assisté, incapable de tenir son équilibre sans tutelle.
Prenons l’exemple des métiers (ou des services) dans les classes. J’observe souvent des « roues des métiers » qui tournent chaque semaine pour confier à chaque élève une tâche différente.
Cette pratique, bien que valeureuse sur la participation de tous, génère des comportements d’assistés. En effet, que l’on ait bien réalisé son service ou au contraire que l’on ait manqué de manière flagrante de sérieux, la conséquence est la même : la roue tourne. Il n’y a rien à assumer.

Les travaux de R. Laffitte et quelques autres proposent une autre démarche :
  1. Les métiers sont créés avec les élèves, en fonction des besoins de la classe
  2. Chacun choisit son métier, il est possible de ne pas en avoir. Le métier d’un élève ne peut pas être pris par un autre
  3. Il est possible de le conserver aussi longtemps que possible sauf en cas de manque de responsabilité. Le conseil peut décider de l’enlever à son titulaire
  4. Pour changer de métier, il suffit d’en parler au conseil.
La réflexivité se pratique dans les classes à travers les discussions à visées démocratique et philosophique (DVDP – M. Tozzi). En aiguisant le penser par soi-même, les élèves prennent progressivement conscience qu’ils sont des « pense-être », ce qui impacte de manière durable leur conscience d’exister.
Je mets
en annexe de ce questionnaire un autre exemple d’outil pédagogique au service du développement de posture d’élèves : les ceintures de comportements responsables.


Sylvain Connac

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Prendre conscience des 5 défis, accompagner les élèves dans leurs passages d’un registre à l’autre, remettre l’école dans son contexte d’éducation (= nourrir de savoirs et conduire hors de soi, dans la société).
L’école n’est pas un but, c’est un moyen de donner à notre jeunesse la capacité de vivre debout, de penser et d’agir.


Danielle Mouraux

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Je pense que le but n’est pas de faire entrer les enfants dans leur métier d’élève, mais de leur permettre de comprendre le métier d’élève qui est attendu d’eux. De les rendre attentifs et critiques par rapport à ce métier d’élève qu’ils sont contraints, qu’ils le veuillent ou non, d’exercer. En leur permettant, et cela se fait dans certaines pédagogies actives d’Education nouvelle ou populaire, d’en négocier certaines facettes avec leurs enseignants quand le métier attendu les empêche d’apprendre.


Etiennette Vellas

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A mes yeux, cette entrée dans le métier d’élève, si on veut qu’elle soit autre chose que du dressage, passe par un fonctionnement pédagogique basé sur le sens des apprentissages. C’est en cherchant l’implication véritable de l’élève, sa mobilisation dans des projets réels et concrets, que l’on peut espérer qu’il découvre la nécessité de maîtriser tel ou tel savoir (voir la réponse à la question 4a).

Au pire, on peut également recourir aux pratiques ludiques qui mettent au moins les élèves en action mais à condition de ne pas se tromper sur le but véritable qui reste l’apprentissage et non le divertissement.
Je constate également qu’une pédagogie coopérative est souhaitable en permettant aux élèves de s’entraider, de travailler à deux, par exemple en mettant en place un tableau des tuteurs où figurent les compétences maîtrisées et les élèves volontaires pour venir aider leurs camarades.

Par ailleurs, je ne saurais plus faire classe sans plan de travail. Le principe ? Un certain nombre de travaux à effectuer sur la quinzaine, mais dans l’ordre choisi par l’enfant : expression écrite, lecture, maths, géométrie, etc. Cela permet de se concentrer sur les élèves qui ont vraiment besoin d’aide tout en adaptant notre aide, la difficulté et la quantité de travail.
S’agissant du comportement, là encore le renforcement de ce qui est positif semble plus efficace qu’une approche purement coercitive. J’utilise un permis à points, mais dans la logique de « permettre » plus que d’interdire. Les élèves qui respectent droits, devoirs et interdits voient leurs pouvoirs s’accroitre : responsabilités, autonomie, circulation…
Enfin, la pédagogie Freinet s’intéresse justement à l’accueil de l’enfant tel qu’il est, non par admiration de la puérilité mais par souci d’efficacité. Parmi les outils les plus utilisés dès lors, citons le « Quoi de neuf ? » ou entretien du matin, qui permet à l’enfant de partager ses moments de vie avec la classe. Il y a aussi tous les exposés ou « conférences d’enfants ». Je pense également aux brevets qui, sur la base du volontariat, permettent à un enfant de faire apprécier et valider une compétence scolaire ou pas. Les temps de présentation de lecture ou d’objets à la classe sont aussi dans cet esprit. Citons enfin la « réunion de coopérative » ou de vie de classe qui permet aux élèves de faire part de leurs problèmes (conflits), difficultés (scolaires) mais aussi propositions et félicitations.
Mais j’insiste sur un point : « partir de l’enfant », ça n’est pas y rester de façon stérile. C’est partir de ce qu’il est réellement, et non pas un élève fantasmé, pour l’emmener ailleurs, plus loin, dans le respect de sa personne.


Sylvain Grandserre

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  • Expliquer aux parents et aux enfants l’école, ses codes, ses rites, ses règles. Le moment de l’inscription d’un enfant dans une école devrait prendre beaucoup plus de temps pour pouvoir échanger sur ce que l’école attend des parents et réciproquement ;

  • Amener les écoles à être beaucoup plus accueillantes pour tous les parents, quels qu’ils soient (et loin de moi l’idée de dire que l’école doit « obéir » à toutes les demandes des parents – au contraire : il est important que chacun garde bien son rôle mais il faut un partenariat) ; former les enseignants au dialogue avec les parents ;

  • Former les enseignants à accueillir tout enfant, quel qu’il soit (qu’ils soient d’un milieu précarisé, qu’ils aient une « dys », etc.);

  • Donner du sens à tout apprentissage.


Marianne Leterme

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Trop compliqué. L’essentiel est de diversifier les entrées dans les apprentissages : par le questionnement, par l’échange, par la recherche, par l’entraînement, par l’institutionnalisation. En prenant le temps, en favorisant l’autonomie et l’étayage.

Daniel Gostain