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Avoir "l’esprit mathématique”, être “bon” en maths : qu’est-ce que cela veut dire pour vous ?  
Et à l’inverse, que signifie
être “nul” en maths ?
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Il s'agit sans doute d'une des questions les plus difficiles… Pour faire vite, on peut dire qu'une partie de la réponse se trouve dans la capacité à utiliser ses connaissances mathématiques (concepts, procédures, méthodes…) pour résoudre de nouveaux problèmes. Une autre partie de la réponse suppose la capacité à "penser le monde" mathématiquement, à s'y poser des questions qui peuvent être mathématiquement résolues.
A partir de là, la seule réussite aux exercices ou évaluations scolaires, ne suffit sans doute pas pour caractériser cet "esprit mathématique".
Même si elle est fréquente, la formulation en termes de "bon ou nul" est, pour moi, une approche dangereuse. Mieux vaut se demander ce qui peut faire obstacle chez un élève aux apprentissages mathématiques, en chercher des origines possibles (de natures très diverses), travailler sur les motivations dans le but d'aider chacun à progresser dans une aventure qui, par ailleurs, ne peut être que collective.

Roland Charnay

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Avoir l’esprit mathématique pour moi, c’est avoir une curiosité assez naturelle pour les objets mathématiques eux-mêmes : les formes, les grandeurs, les nombres, les liens logiques. C'est-à-dire avoir le goût de rentrer dans ces univers, de les étudier pour comprendre ce dont il s’agit, comment ils s’articulent, comment ils se parlent.
C’est aussi avoir de l’intérêt pour les « agissements » des mathématiques autour de nous. Capter les notions qui sont à l’œuvre et leur utilité.
Etre bon en math c’est sans doute cerner assez clairement les phénomènes mathématiques étudiés ou à l’œuvre dans le réel, pourvoir en rendre compte de manière simple et explicite. A l’inverse les mathématiques peuvent devenir totalement opaques à certains non pas parce qu’ils sont incapables ou nuls mais parce que quelque chose à un moment leur a échappé pour diverses raisons…comme lorsqu’on manque une partie d’un film…on peut ne plus rien en comprendre ensuite.


Françoise Lucas

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C’est prendre plaisir à inventer, poser ou résoudre un problème. C’est vouloir comprendre un résultat intriguant, garder un esprit curieux et critique, raisonner être logique. Ne pas se laisser berner… rester simple. « La science, dans ses résultats, est plus magique que la magie : c’est une magie à preuves ! » Jean-Marie Adiaffi (1941-1999)

Nul en maths ? Ce sont les élèves qui se qualifient eux-mêmes de nuls en maths parce qu’ils en ont un souvenir pénible et qu’ils ont eu de mauvaises notes. Je souhaite qu’aucun prof ne puisse dire une telle chose à l’un de ses élèves. L’effet ne peut être que catastrophique ! En général les élèves en difficulté n’ont pas eu la chance d’assimiler les règles de base. Quand on n’a pas le code on ne peut pas suivre et c’est une réelle souffrance que d’assister à un cours auquel on ne comprend rien. Les réconcilier avec les maths est un travail de longue haleine mais c’est possible. En formation de professeurs des écoles j’ai pu redonner une autre image de cette discipline à des étudiants fâchés depuis longtemps avec les nombres et les équations.

Thérèse Eveilleau

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“Etre bon en maths”, c’est sans doute surtout aimer les maths !
C’est aussi des complémentarités entre des capacités à appliquer diverses techniques mathématiques, à mobiliser à bon escient des connaissances et des savoir-faire spécifiques, à développer des démarches originales de résolution et à les auto-réguler. C’est encore avoir des attitudes positives face aux mathématiques et développer des croyances qui n’entrent pas en conflit avec la mise en œuvre de réelles démarches de recherches.

“Etre nul en maths”, c’est probablement avant tout un état d’esprit, un blocage,… probablement lié à de mauvaises expériences qui ont conduit à un sentiment de « perte de sens » ou, pire encore, au développement d’un sentiment d’incapacité acquise.


Annick Fagnant et Isabelle Demonty

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On n’est jamais "bon" tout le temps, rarement tout à fait  "nul" depuis toujours.
Etre bon en math n’est pas nécessairement avoir de bons résultats. Le signe le plus net c’est la capacité de mettre son intelligence en route sans carte d’état-major ! Cette qualité est essentielle bien qu’elle ne soit pas spécifique à la pratique des mathématiques.
Elle prend le plus souvent les formes suivantes :
  • Induire et déduire, se servir régulièrement de « si...alors... ». Et ça commence très tôt !
  • Calculer avec sûreté (pas nécessairement rapidité) ;
  • Imaginer ;
  • organiser des étapes ;
  • suivre une explication qui porte sur le sens ;

A l’inverse, on devient nul quand on attend le modèle, le mode d’emploi détaillé avant de s’y mettre. Qu’on ne pense jamais à situer, interpréter son résultat.

Françoise Van Dieren

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D’après ce que j’ai observé c’est :
  • une maîtrise des principes de la numération décimale (même chez les élèves de maternelle quand ils comprennent par exemple que la suite des nombres recommence « toujours pareil ») ;
  • avoir construit des schèmes comme par exemple au cycle 3 (8 à 10 ans) une maîtrise des relations des nombres entre eux ( la notion de multiple, reconnaître des nombres comme le quart, le double, le triple... d’autres nombres...) ;
  • une organisation ou une sériation de ce qu’il faut faire dans l’ordre pour venir à bout de quelque chose.

Au contraire, un élève qui a des difficultés ne fait pas de lien entre ce qu’il a appris et ce qu’il doit apprendre. Il n’arrive pas non plus à sérier les difficultés.

Elsa Pelestor