Stacks Image 3296
Stacks Image 3297
Tous les élèves sont-ils réellement capables de devenir bons en maths ?
N’y a-t-il pas une forme de “prédisposition” aux mathématiques chez les uns davantage que chez les autres ?
Stacks Image 3298
Tous les élèves auront-ils tous la même réussite aux examens scolaires ? Auront-ils tous acquis les mêmes connaissances ? Sauront-ils les mobiliser de la même façon ? La réponse est évidemment non !

Quelle est, comme le laisse entendre le terme de prédisposition, la part de l'inné et de l'acquis dans tout cela ? Et celle du milieu socio-culturel ou socio-éducatif ?
Les nombreuses controverses sur pareil sujet conduisent à adopter une position réservée qu'on pourrait traduire de la façon suivante. Tout individu nait avec un potentiel mathématique (comme, par exemple, la capacité à penser les quantités à l'aide des nombres). A partir de là, quels facteurs, quelles conditions peuvent influencer positivement ou négativement ses apprentissages mathématiques. C'est, entre autres, le projet de la didactique que d'aider à élaborer des réponses.

Roland Charnay

Stacks Image 3299
Il me semble que les mathématiques abordées dans l’enseignement fondamental ne relèvent pas d’une complexité insurmontable pour tout un chacun.
Pour moi, il n’y a pas de prédisposition à avoir pour les aborder, il faut surtout avoir envie d’apprendre. Ce qui crée à un moment donné une incapacité à continuer à avancer dans leur compréhension ce sont plutôt des obstacles créés par leur enseignement : par exemple le passage trop rapide à l’abstraction, le manque de liens logiques établis, l’absence de construction d’images mentales, la priorité donnée à du savoir formel ponctuel…

Françoise Lucas

Stacks Image 3300
Je pense que la plupart pourraient être bons en maths au moins à l’école primaire. « Les mathématiques sont la science de ce qui est clair en soi » (d’après Carl Gustav Jacob Jacobi 1804-1851).
La prédisposition doit être stimulée dès la petite enfance, en maternelle. Un jeune élève qui visualise très tôt les nombres de 1 à 10 sur ses doigts fera naturellement des mathématiques avec plaisir. Les premières expériences, les premiers jeux logiques sont fondamentaux.
Beaucoup d’élèves jeunes ou moins jeunes ont été découragés des mathématiques par des expériences malheureuses sanctionnées par de mauvaises notes.
Une écoute et une bonne analyse des erreurs produites peut faire progresser et rassurer. Pour cela il faut se donner les moyens de mettre à jour les conceptions des élèves : pas de sanction systématique en cas de difficulté.
« Le plus grand des problèmes non résolus des mathématiques est de savoir pourquoi certains y sont meilleurs que d’autres »Adrian Mathesis Source: H. Eves Return to Mathematical Circles, Boston: Prindle, Weber and Schmidt, 1988.


Thérèse Eveilleau

Stacks Image 3301
Stacks Image 3302

La “bosse des maths” ? On lutte tous les jours contre cette idée ! Selon nous, « C’est en forgeant que l’on devient forgeron » : les capacités en maths, on peut les acquérir !

Au niveau de l’enseignement primaire, l’accès aux mathématiques est essentiel et possible pour tous. Par la suite, si certains élèves développent plus que d’autres une expertise particulière dans ce domaine, c’est sans doute en grande partie parce qu’ils y portent un intérêt tout particulier. Et cela, on doit aussi pouvoir le respecter.

Annick Fagnant et Isabelle Demonty

Stacks Image 3303
On ne sait pas grand-chose des prédispositions mais l’éveil lors de la petite enfance joue un rôle déterminant. Même si des prédispositions existent, l’éducation, l’instruction, l’émotionnel, l’entraînement, jouent conjointement un rôle essentiel dans la différenciation des individus face aux mathématiques. Ultérieurement la motivation, les projets renforcent (ou inhibent) ce que l’on appelle « les facilités en mathématiques ».

Françoise Van Dieren

Stacks Image 3304
Sans hypocrisie aucune : Oui, tous les élèves peuvent acquérir de solides notions en maths à la condition que l’individu ne relève pas de l’éducation spéciale.
C’est une question de maturité.
Cela fait deux ans que j’accueille un élève qui a été déscolarisé pendant longtemps et a eu une scolarité en pointillés . Il a maintenant 12 ans (il devrait être en 5ème) . Je lui donne du travail de CE1 en lecture (7/8 ans) et de CE2 (9/10 ans) en maths. L’an dernier il a compris l’addition et la soustraction. Cette année, il vient de comprendre la notion de multiplication et est volontaire pour apprendre ses tables. Dans un CE2 ordinaire, il serait un élève avec de bonnes notions en mathématiques alors que si il avait été dans un CE2 à 8 ans, il n’aurait pas réussi.
Une année, j’ai aussi eu le cas en CM2 d’une élève âgée de 11 ans qui était dans l’incapacité de suivre en CM2. C’était ma deuxième année d’enseignement et je n’arrivais pas à l’aider. La collègue qui l’avait eue au CE1 (7/8 ans de classe d’âge) était dans la classe mitoyenne. Du coup nous décloisonnions et elle prenait cette élève pour les mathématiques. Les apprentissages restaient fragiles, mais ma collègue disait que cette élève (destinée à l’éducation spécialisée en 6ème) était capable de faire des choses qu’elle n’arrivait pas à faire 3 ans auparavant. Elle avait progressé.
C’est donc une question de maturité et la soi-disant « prédisposition », une question de maturation .

Elsa Pelestor