Stacks Image 3314
Stacks Image 3315
Certains élèves, même avant 8 ans, semblent “perdus” pour les mathématiques.  Confrontés à une situation problème, ils donnent l’impression de “baisser le rideau” et semblent abdiquer d’emblée face à la difficulté qui fait apprendre.   Comment peut-on les aider à dépasser ce blocage ?
Stacks Image 3316
Je me limite à 2 pistes, notamment pour de jeunes élèves.

1/ Partir le plus souvent possible de situations réelles (jeux ou non) qui peuvent être source de questions. Par exemple, une simple boite opaque dans laquelle, au vu des élèves, on met 3 fois de suite 5 jetons. Boite maintenant fermée, il s'agit de trouver combien de jetons elle contient. Les réponses des élèves sont suivies d'un échange verbal pour argumenter en faveur ou défaveur de telle ou telle réponse avant que la boite ne soit ouverte pour vérification par comptage des jetons.
L'enjeu d'une telle situation est tout de suite perceptible par l'élève. Il ne s'agit pas de trouver la réponse attendue par l'enseignant, mais de trouver une réponse qui correspond à la réalité.

2/ Encourager la diversité des modalités d'élaboration de la réponse. Alors que certains enfants sont déjà capables de répondre en multipliant 5 par 3, d'autres ont recours à l'addition successive de 5 (3 fois) et d'autres encore à la figuration des jetons par les doigts ou par un dessin. Faire s'exprimer ces différentes modalités, en reconnaître la validité pour obtenir la réponse, c'est encourager les élèves à utiliser ce qu'ils savent (même s'ils savent moins de choses) pour venir à bout d'une question.
Une part des blocages vient du fait qu'il existe un écart trop important entre ce que l'enfant peut mobiliser et ce qu'il pense qu'on attend de lui… D'où le risque de démission…


Roland Charnay

Stacks Image 3317
Apprendre c’est forcément ne pas savoir au départ. C’est embarrassant, inquiétant, insécurisant. C’est lors des premiers essais, ne pas nécessairement aboutir, réussir, trouver des choses satisfaisantes. C’est devoir recommencer, remettre en cause une piste choisie, se heurter à de nouvelles difficultés. Ce n’est franchement pas une partie de plaisir, il faut vouloir s’accrocher pour poursuivre et avoir une sacrée motivation, percevoir aussi l’intérêt pour soi de cet apprentissage à moyen terme. Des idées pèle mêle pour aider l’enfant à s’engager dans les apprentissages proposés :

  • Communiquer l’intention d’apprentissage et l’intérêt réel pour l’enfant dans son vécu (scolaire et non scolaire) actuel.
  • Amener à faire le lien avec des apprentissages antérieurs et futurs.
  • Accompagner assez rapidement après les premiers pataugements nécessaires par ...
... des encouragements,
... des indices adaptés,
... des soutiens manipulatoires, visuels…
... quelques premières idées de copains…
  • Mettre en valeur les apports de chacun car dans toute idée, il y a un élément intéressant pour continuer à avancer…
  • Alterner les temps de recherche individuelle et les partages en sous groupes et en groupe classe.


Françoise Lucas

Stacks Image 3318
Le langage utilisé dans un énoncé mathématique est particulier. Ce n’est pas le langage courant et cela peut perturber un élève. La ponctuation, les mots faussement inducteurs, les connecteurs, la présentation des données, sont de vraies difficultés. On peut lever en partie cette difficulté en utilisant des dessins, des schémas des représentations diverses. Quelquefois on peut mimer, vivre la situation.
Maintenant certains élèves ont de vraies difficultés mathématiques. Exemple d’un élève reconnu comme “très lent”… Cet élève de 8 ans doit trouver combien font 9 + 7. Il ne connaît pas encore le résultat et essaie de compter sur ses doigts. Il compte un à un 9 doigts. Ensuite il réfléchit, se souvient du calcul à effectuer et compte un à un 7 doigts. Il est maintenant perdu, s’arrête et ne sait plus quoi faire…
La vraie difficulté de cet élève est qu’il ne visualise pas d’emblée un nombre donné de doigts sans les recompter un à un… (Ce travail doit être pratiqué dès la fin de la maternelle). Il doit alors mener simultanément trois suites numériques : de 1 à 9, puis de 1 à 7 et enfin si tout va bien de 1 à 16 ou mieux de 10 à 16. On comprend ainsi comment cet élève sera paniqué par les calculs demandés. Certaines bases sont donc indispensables. La connaissance des tables, par exemple, quelquefois décriée est pourtant indispensable. Il faut les manipuler, jouer avec, repérer les particularités, les propriétés et enfin les connaître. Chacun trouvera sa propre méthode pour les retenir.

« Le plus simple écolier sait maintenant des vérités pour lesquelles Archimède eût sacrifié sa vie » Ernest Renan (1823 – 1892).

Thérèse Eveilleau

Stacks Image 3319
Stacks Image 3320

Il faudrait essayer de construire davantage les apprentissages en s’appuyant sur les démarches informelles et spontanées des élèves. Ils auraient alors sans doute moins souvent le sentiment que les maths constituent un monde « mystérieux » (qui leur paraît dès lors parfois inaccessible) et ils développeraient probablement moins de « blocages ».
Si les élèves sont «bloqués», «dégoutés», «perdus» dans le monde des mathématiques, il est alors important de développer d’autres «entrées» dans les maths, d’autres formes d’analyse,… en s’appuyant par exemple sur le dessin ou sur le langage. On espère ainsi les amener à reprendre le «contrôle» de leur activité cognitive en développant progressivement des stratégies efficaces pour approcher les mathématiques.


Annick Fagnant et Isabelle Demonty

Stacks Image 3321
Analyser si le blocage est spécifique aux maths ou s’il concerne la dynamique « s’autoriser à penser ». C’est souvent le signe une dépendance : il faut qu’on me montre, qu’on m’explique. On parle aussi d’une forme de paresse, mais cela ne dit rien des causes ni des circonstances et encore moins des moyens de la dépasser.
La source des blocages se situe lors des apprentissages élémentaires : ordre, numération, décomposition (acquis lacunaires ou mal articulés).
Le « si.. ; alors » doit être le premier principe pédagogique : si l’élève sait ceci, alors il est prêt à apprendre cela ...
Les blocages surviennent souvent quand l’élève doit apprendre ce qui est hors de sa zone proximale. Il développe alors des stratégies locales qui écartent le raisonnement ou reposent sur des raisonnements erronés.…



Françoise Van Dieren

Stacks Image 3322
Je crois que le dessin puis la représentation schématique peuvent être des réponses à cette question, mais j’avoue ne pas bien réussir à aider les enfants qui renoncent.
Peut-être la réponse n’est-elle pas dans notre pratique mais dans un aspect plus psychologique de la question. Qu’est-ce qu’évoquent les maths pour cet élève ?
En France nous avons la chance d’avoir le RASED (Réseaux d’Aides Spécialisées aux Elèves en Difficulté) et je n’hésite pas à l’utiliser face à des cas où je me sens impuissante.


Elsa Pelestor