Changer l'évaluation, c'est ramer à contre-courant

Les pratiques scolaires habituelles de l'évaluation sont tellement associées à l'image qu'on se fait de l'école que toute remise en question de celles-ci consiste à ramer à contre-courant des attentes et des représentations que chacun s'en fait.

Lorsqu'un enseignant choisit de mettre en oeuvre d'autres outils et d'autres procédures d'évaluation que celles utilisées habituellement, il peut s'attendre à être confronté à de nombreuses questions, voire à des résistances et à de l'incompréhension des autres acteurs de l'école. Parfois, déplacer une montagne paraît plus simple que de modifier le contenu d'un bulletin.

Aussi, tout changement de pratiques d'évaluation ne peut réussir qu'à condition d'être suffisamment étayé.

Etayer une pratique pédagogique, cela veut dire pouvoir l'argumenter en s'appuyant sur deux types de référents :

• les référents officiels, que constituent les textes cadres qui définissent le rôle de l'école et son projet pédagogique : le Décret "Missions", les programmes, etc. Notons au passage que si plusieurs de ces textes mettent en évidence la nécessité d'une évaluation formative, aucun d'entre eux n'impose -ni même ne suggère- le recours aux notes chiffrées.