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Ce qui est difficile, dans l’évaluation d’un apprentissage, c’est qu’elle ne tombe jamais au bon moment pour tous les élèves.
Puisque chacun apprend à un rythme qui lui est propre, ne serait-il pas plus juste que chaque élève soit
évalué quand il est (ou se sent) prêt ?
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De nouveau ma réponse est un grand oui ! Ce serait évidemment l’idéal mais ne nous leurrons pas : l’école actuelle n’est pas encore prête à cela car cela demanderait une révolution sur l’ensemble des écoles et des enseignants ! Néanmoins, rien ne nous empêche au sein de nos écoles de mettre en place des stratégies qui tendent vers cela et à nouveau ce ne sera possible que si nous ne passons pas notre temps à certifier au travers d’interros, d’examens… qui finalement ne reflètent qu’un bien piètre bilan de l’ensemble des compétences réelles d’un élève ! Nous avons les cartes entre nos mains ; c’est une question de volonté personnelle ! Arrêtons de nous retrancher derrière de fausses bonnes raisons pour expliquer qu’on voudrait bien mais … ! Des réponses existent ; elles se trouvent dans les pédagogies alternatives et même si ce n’est pas toujours parfait, cela fonctionne bien dans certains établissements, alors … !?

Jean-Marc Buret

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D'abord, il est faux que chaque enfant apprenne à son rythme (ne pas confondre rythme et vitesse), ou quand il est prêt : c'est à PLUSIEURS qu'on apprend à construire SON PROPRE SAVOIR, différent d'un enfant à l'autre, mais construit AVEC LUI. 
Si les enfants sont impliqués en tant que partenaires dans des projets sociaux, et dans leur projet d'apprendre, ils sont tout le temps prêts !

Eveline Charmeux

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C’est la raison principale qui me pousse à approfondir, dans une logique de personnalisation des apprentissages, un nouveau concept de l’évaluation : l’évaluation éducative. J’entends par là un ensemble de dispositifs qui permettent à l’élève, à ses parents et à ses enseignants de lier de manière systématique évaluation et apprentissage. Les repères qui permettent de construire un tel dispositif sont au nombre de quatre :

  • Reconnaissance : parmi un référentiel partagé de compétences et connaissances, identifier ce que chaque élève maîtrise déjà, de manière précise, neutre et complexe

  • Responsabilisation : proposer plusieurs supports d’évaluation qui peuvent être employés, à l’initiative des élèves, à plusieurs moments de la séquence didactique et de l’année scolaire

  • Valorisation : lorsque l’évaluation est réussie par un élève, qu’elle prenne un caractère sommatif et lui permette de disposer d’un statut de tuteur potentiel dans la classe, au regard du savoir manifesté comme acquis

  • Soutien : lorsque l’évaluation n’est pas encore réussie, parce que l’exigence attendue n’est pas encore atteinte, qu’elle prenne un caractère formatif, c’est-à-dire qu’elle fournisse des informations précises quant aux manques à combler et qu’elle invite à s’orienter vers de nouvelles ressources disponibles dans la classe ou l’école

Avec rigueur, les élèves se voient donc confiés la responsabilité de considérer l’école comme un espace où ils vont pouvoir disposer de temps et de moyens pour progresser vers les savoirs à acquérir. Les évaluations peuvent alors entendues comme des opportunités qui permettent de se situer, d’être accompagnés et valorisés. Elles deviennent donc des vecteurs de motivation intrinsèque.

Sylvain Connac

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C’est ce qui est souhaité à travers une mise en place des cycles mais du souhait à la réalité…

Michel Derache

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Si l’enseignant effectue une évaluation en continu ou si l’enseignant utilise de nombreux travaux de l’élève pour porter son jugement, le problème se pose moins. Aussi, si l’enseignant peut communiquer aux parents à des moments différents pour chaque élève, cela réduirait la tension de performer à un examen en particulier ou à un moment donné pour tous. Ce sont souvent des contraintes administratives qui obligent les enseignants à communiquer à dates fixes le résultat des apprentissages.

Micheline-Joanne Durand

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Si on vivait dans un monde idéal, peut-être. Mais ce n’est pas le cas, du moins au Québec et je crois que c’est semblable en Belgique. Je dirais donc que pour contrer cet état de fait, l’enseignant doit s’assurer d’évaluer à plusieurs reprises et avec des moyens variés pour donner un maximum d’options à tous les élèves. Par ailleurs, certaines compétences, par exemple communiquer oralement, se prêtent bien à une évaluation échelonnée sur une plus longue période de temps. Rien n’empêche alors l’enseignant d’ordonner les présentations en fonction du rythme des élèves.

Sylvie Fontaine

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Dans l’absolu, il faudrait que l’élève soit évalué à sa demande. Cela existe dans certains domaines de la pédagogie institutionnelle avec notamment le système des ceintures. Mais reconnaissons que cette pratique est très marginale et réclame un niveau de maîtrise des outils auquel peut d’enseignants seront attentifs.

Ceci dit, dans la classe, il y a déjà moyen de percevoir si le temps d’évaluer est le bon. A-t-on pris le temps nécessaire ? A-t-on eu recours à diverses démarches ? A-t-on déjà pu corriger les principaux problèmes ? Chacun a-t-il pu réviser ? Et puis, une deuxième chance peut être donnée après remédiation auprès de ceux qui ont échoué.
Mais d’une manière générale, il y a un écart réel entre les besoins individuels et les impératifs de gestion collective de la classe.

Sylvain Grandserre

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Certaines pédagogies préconisent ce principe : on se teste lorsqu'on s'estime prêt. Encore faut-il que les échéances institutionnelles ne vous somment pas d'être rendu à tel ou tel endroit du programme à chaque fin d'année, voire de mois...



Olivier Maulini

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Beaucoup diront que cela relève aussi de l’utopie ! Mais si la gestion de la classe est organisée de manière à respecter les différences, une évaluation adaptée suivra naturellement. Pas facile à mettre en place car nous avons longtemps fonctionné autrement et que le travail est gigantesque…

Martine Meurant

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On parle ici d’évaluation bilan. Je comprends ce souci de ménager l’enfant, mais n’est-il pas confronté quoi qu’il en soit aux objectifs à atteindre fixés par l’institution ? Peut-il décider sereinement s’il est prêt ou non ? Je crains que l’enseignant ne puisse faire l’économie d’une évaluation en fin d’apprentissage pour tous, même si pour certains ce n’est qu’une étape dans le processus. Le point délicat sera de signifier à l’élève en difficulté ce qu’il en est.



Marie-Thérèse Zerbato-Poudou