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Comment impliquer l’enfant dans son évaluation, le rendre acteur ?
Est-ce possible, même avec les plus jeunes ?
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Bien sûr que c’est possible ! Le dialogue individuel, le portfolio, l’auto-évaluation, la critique objectives des pairs … sont autant de pratiques qui demandent du temps mais qui amènent l’enfant à mieux se connaître, à prendre confiance en lui, à être conscient de ses forces et de ses faiblesses, et ainsi à pouvoir travailler sur celles-ci pour progresser ! Cela fonctionne chez nous, des classes maternelles aux enfants de P6.



Jean-Marc Buret

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Aucune évaluation ne peut se faire sans le sujet qu'on évalue... Mais elles ne se font pas toutes à coups de tests ou d'exercices : pour les tout petits, c'est seulement les aider à prendre conscience de leurs progrès. Mais c'est essentiel :  il faut qu'ils se voient grandir.

Eveline Charmeux

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Comme expliqué précédemment, je défends l’idée qu’avec des jeunes enfants, l’évaluation ne gagne à être considérée que comme un instrument de valorisation des réussites et des progrès. Plus tard, une fois ses visées formatives comprises, elle peut également devenir un support d’informations sur les manques à combler ainsi qu’une source d’organisation de la coopération.
Si l’on souhaite que des enfants (ou des adolescents) s’investissent personnellement dans les évaluations mises à disposition, on ne peut faire l’économie de la perception de son utilité. Rendre compte de son travail n’est pas un objectif suffisant. Pas plus d’attendre que des enfants se satisfassent du plaisir d’avoir appris. Pouvoir obtenir l’autorisation d’aider un copain en représente un bien plus intéressant. Voir ses efforts reconnus et valorisés devant toute la classe en constitue un autre. En somme, l’évaluation peut véhiculer une double utilité :

  • en cas de réussite, devenir une sorte de témoin que l’on nous confie, qui nous permet d’être une ressource pour ceux qui ne l’ont pas encore, tout en nous invitant à aller plus loin

  • en cas de « non-encore réussite », disposer d’informations précises quant aux stratégies à mettre en œuvre pour dépasser les obstacles rencontrés et réussir prochainement.



Sylvain Connac

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La question est plus vaste qu’il n’y parait, mais elle est essentielle.
En effet, un des objectifs essentiels à remplir dans la mission de l’école n’est-il pas de rendre les enfants autonomes ? On tendra vers cette autonomie en fournissant des clés pour parvenir à une auto évaluation qui va permettre ainsi de « grandir »
Pour atteindre cet objectif, il convient aussi de ne pas mettre la charrue devant les bœufs et de ne pas exiger d’entrée de jeu une attitude auto-évaluatrice. Alors cela se construit par petites touches, par essais et erreurs mais aussi dans le respect des rythmes au fil de la scolarité en ciblant les domaines susceptibles d’être atteints plus vite que d’autres mais aussi en ayant pour objectif d’évaluation pas seulement le savoir mais aussi le savoir-faire et le savoir-être qui prennent en compte cette marche vers l’autonomie.


Michel Derache

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Il est important de mettre en lumière l’utilité des activités d’autoévaluation pour les jeunes élèves et de les inviter à être de plus en plus actifs dans leur évaluation. Progressivement, ils pourront participer à l’évaluation mutuelle où ils apprécieront le travail réalisé par leurs pairs. Alors que le concept peut sembler simple à première vue, il n’est cependant pas facile à mettre en œuvre et requiert un investissement tant de la part de l’enseignant que de l’apprenant. Néanmoins, nous croyons en sa pertinence et aux effets bénéfiques de son utilisation précoce. Les nombreux exemples présentés témoignent également du réalisme de sa mise en pratique avec les plus jeunes. Il nous semble donc tout à fait possible et pertinent d’amorcer la pratique de l’autoévaluation dès le préscolaire, puis de poursuivre tout au long du primaire.


Micheline-Joanne Durand

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Je crois qu’il est essentiel d’impliquer les élèves dans leur évaluation, même les plus jeunes. L’élaboration de grilles d’évaluation, avec critères ou indicateurs, en collaboration avec les élèves est une excellente façon d’impliquer les élèves tout en s’assurant qu’ils comprennent bien ce qui est attendu d’eux. Les critères ou indicateurs peuvent venir d’eux et être formulés dans leurs mots. Bien sûr, l’enseignant guide les élèves dans ce travail et il les amènera, éventuellement, à un niveau de sophistication plus élevé. Le temps « perdu » à préparer les grilles ensemble est repris puisque l’enseignante n’a pas à expliquer et à réexpliquer les critères et indicateurs.

Sylvie Fontaine

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La meilleure chose à faire est déjà d’être le plus explicite possible avec nos élèves. Quand seront-ils évalués ? Sur quelles compétences ? Sur quelles connaissances ? Que doivent réviser et comment ? Voilà déjà qui nous éviterait les scandaleuses « interro surprise » qui sont perçues comme de véritables pièges… parfois à juste titre !

Au-delà de l’explicitation des attentes institutionnelles, l’élève peut aussi être associé au travers d’une pratique régulière de l’auto-évaluation. Cela peut se faire avec une fiche autocorrective comme le proposent certains fichiers.

Sylvain Grandserre

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Je vais vous répondre à l'aide d'une anecdote, qui fera en outre référence à l'école maternelle. Que pensez-vous de cette situation où une enseignante évalue ce que savent les enfants, en leur demandant d'évaluer ce qu'attendent leurs parents, au moment où ils vont eux-mêmes évaluer l'enseignante au cours de sa fameuse et redoutée "réunion-des-parents" ?

Voilà, selon moi, une situation d'évaluation-observation intégrée à l'enseignement, légère comme une interaction, et pourtant si pleine de sens et de régulation.





Olivier Maulini

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Je ne le faisais pas souvent, je le reconnais… ! Cela permettrait aux enfants de gagner en autonomie et en estime de soi car ils ont très vite tendance à s’en référer à l’avis de l’adulte et n’ont pas confiance en eux.

Martine Meurant

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Oui, la co-évaluation est possible même en maternelle. S’il y a évaluation d’une activité, c’est qu’il y a eu consigne. Il s’agit donc dans un premier temps de se reporter à la consigne : « que fallait-il faire ? », « avez-vous réussi ? », « comment avez-vous fait ? », « qui a fait autrement ? », « si on essayait de cette façon ? », etc. Ceci toujours en groupe, les moins bavards, ceux qui ne manipulent pas bien le langage, bénéficient des interactions des autres. Par contre, l’enseignant doit éviter à tout prix une pratique souvent observée qui consiste à afficher tous les travaux d’élèves et de demander au groupe de dire si l’élève concerné a « bien fait » son travail. Cette pratique est destructrice, elle met certains à l’index, elle humilie ! Je ne parle même pas des « smileys », souriants ou non, que les élèves doivent colorer en rouge ou vert et qui sont censés être des auto-évaluations. Non seulement la portée symbolique de cette pratique est contestable (on signale là une émotion : on est content, pas content) mais également stérile : elle n’apporte aucune information à l’élève sur le pourquoi de la réussite ou de l’échec. On peut réussir par hasard, parce que l’on a regardé le voisin, par automatisme sans activité réflexive. Il ne faut pas confondre « constat » (prendre acte) et « évaluation » qui fait référence à des critères.



Marie-Thérèse Zerbato-Poudou